07/06/2023
Nadège BOUVILLE, je suis Tarn et Garonnaise d’origine, j’ai été élevée proche de mes grands-parents et j’ai pu apprécier les bienfaits des relations intergénérationnelles, par son pouvoir de transmission, de sécurité et d’amour. En 2020, tous séparés de nos proches, je me suis intéressée au vecteur de communication universel qui se trouve être le sens du toucher. Après une formation d’un an, j’ai le désir de partager, d’aider et de soulager les personnes.
La praticienne que je suis doit connaître les particularités physiques et psychiques de son public. L’apprentissage de l’anatomie, la connaissance des différents mécanismes internes, appareils, systèmes et organes de l’être humain, ceux de la personne vieillissante, malade ou handicapé, sont essentiels. Tout comme le sont la connaissance des conséquences psychologiques qu’entraîne le vieillissement, les maladies ou le handicap sur la personne. Au cours de mes accompagnements, je m’efforce de créer un environnement sécurisant et intimiste, un espace de confiance entre moi et le receveur, dans le respect de chacun. Je serai prudente dans ma pratique, sans jamais croire qu’il suffit d’apprendre et de savoir et ainsi se réduire à la technique. Rabelais ne disait-il pas: « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ? Les concepts haptonomiques sont les bases sur lesquelles je m’appuie pour adopter une posture rassurante. Je le ferai non seulement au travers de mes qualités tactiles mais aussi de ma propre sérénité dans la vie, de ma manière de me mouvoir et de ma propre confiance en moi, en l’autre et en la vie. Tout d’abord pour me faire accepter par l’autre, mon attitude physique doit faciliter la rencontre car le corps parle à notre place. Nous les praticiens nous devons cultiver notre authenticité, notre savoir être et notre compassion. Pour une approche affective visant à réconforter les personnes affaiblies par les signes de la vieillesse, des maladies ou du handicap. Je reste un guide, montrant le chemin à la personne prise en soin, et dose l’intensité de notre rencontre. Pour obtenir la confiance et prodiguer les meilleurs soins, les praticiens que nous sommes soignent la relation avec la personne. Une chose importante à préciser est que nous ne sommes pas attachés aux résultats, ceux-ci relevant surtout de la personne qui reçoit. Je n’impose rien à l’autre, j’offre une possibilité à la personne de recevoir sans donner en retour. Il faut avoir conscience que lorsque l’on touche nous sommes touchés. Il y a donc réciprocité des sensations.
Il faut affiner notre sens du toucher et rechercher le "toucher holistique" (du grec holos signifiant "entier"), donc la prise en compte de l'être dans son intégralité. Dans le déroulement de la séance, la première étape est celle de l'apprivoisement, quand mes mains doivent se poser en délicatesse, avec toute la prudence affective. Vient ensuite la prise de contact qui va permettre de visualiser, de sentir, de ressentir et de se présenter à l’autre. C’est tout simplement un échange entre deux corporalités. La personne fragilisée accédera au stade de l'identification, elle se sentira dans son corps. Dans nos mains nous recevrons la confiance, la détente, la raideur, la crispation ou bien le relâchement, tous les signes physiques qui nous parleront et décriront le moment vécu. Maintenant que la distance est réduite entre le touché et le touchant, vient l’étape comparé à un espace-temps de haute disponibilité et de haute réceptivité affectives. A ce moment de la séance j’utilise des techniques de massage adapté. Il est important de toujours garder un regard bienveillant sur notre receveur, et d'adapter nos gestes aux expressions de la personne. La personne peut manifester des signes de bien être en fermant les yeux, en s’installant plus profondément dans son fauteuil, on peut constater que son souffle ralentit ou tous t autre élément indiquant l’apaisement. Il ne faut pas craindre de laisser le silence s’installer dans la séance, car le silence s’écoute par la présence, en reconnaissant l’intimité de la personne. Lors des séances nous utilisons la conversation non verbale, « la voix du silence ». Dans cette communication, ma tâche est d’inviter la personne à se convaincre qu’elle reste importante et qu’elle existe dans ce monde. Je m’efforce de permettre aux personnes de se réconcilier avec elles-mêmes, avec les autres, avec la vie. J’accompagne les personnes fragilisées dans ce moment de vie, je leur propose une fenêtre, une présence rassurante. On peut compléter nos techniques de massage pour sécuriser la personne en utilisant la méthode de bercement. Une des dernières étapes importantes lors de nos séances qui consistent à réunifier, à rompre délicatement le contact.